A propos de Félix Valdelièvre
Ce qu'ils en disent...
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Dominique Coutelle
Directeur artistique au Château de Bosc -
Thierry Grillet
Thierry Grillet, écrivain, journaliste et photographe au journal L’Indépendant de Perpignan -
Romain Jalabert
Animateur de la Maison des arts
Bages d'Aude -
Alessandra Monachesi Ribeiro
Psychanalyste
Présidente de l’association 3C : Calce Culture Contemporaine -
Pierre Robinault
Lithographe
Directeur artistique aux Ateliers de la Maison du Roy, à Sigean -
Simone Salgas
Poète et romancière,
auteur anticonformiste et avant-gardiste -
Rémy Soual
Ecrivain -
Jean-Marc Tilké
Galeriste de la Maison du Chevalier à Carcassonne
Dominique Coutelle
Directeur artistique au Château de BoscAu début l'artisan veut prouver qu'il sait faire, il adopte un style figuratif. Mais très vite l'imagination prend le pouvoir, et, la maîtrise parfaite de l'outil permettant toutes les audaces, l'artiste se révèle, et nous régale de purs joyaux d'équilibre et de technique, véritables pépites de sculpture.
On sait que ces cocons que façonne Félix Valdelièvre représentent le stade intermédiaire du développement de la chrysalide qu'ils renferment, et on se plaît à imaginer les futurs papillons qui en sortiront, entraînant le sculpteur au sommet d'une carrière prometteuse.
C'est la force du talent d'aller jouer jeune dans la cour des grands.
Thierry Grillet
Thierry Grillet, écrivain, journaliste et photographe au journal L’Indépendant de PerpignanSa sculpture ne s’est pas faite en un jour. D’autant plus que Valdelièvre fait dans le monumental. Pour cet Audois, né en 1979 à Roquefort-des-Corbières et qui a grandi dans un milieu artistique où son père pratiquait le noble et beau métier de lithographe, les odeurs d’encre, les frottements des pierres lithographiques l’on nourrit. Un bac scientifique plus tard, le besoin d’arrêter les études et de passer à une formation de plombier chauffagiste est apparu...Romain Jalabert
Animateur de la Maison des arts
Bages d'AudeC'est en débutant une formation de plombier-chauffagiste que Félix Valdelièvre a - pour ainsi dire - croisé le fer pour la première fois, en 1999.
Aussitôt séduit par l'art de faire fusionner la matière, il s'est lancé dans la sculpture en créant un bestiaire imaginaire très éclectique (terrestre, aquatique et volant). Jouant sur les différents contrastes qui s'offraient à lui, il s'est alors efforcé de donner du mouvement et de la légèreté à cette matière rigide et pesante qu'est pourtant le fer.
Peu à peu, ressentant le besoin de se renouveler et d'explorer de nouvelles voies, mais puisant aussi dans son expérience et le bénéfice d'une certaine maturité, Félix Valdelièvre s'est orienté vers un travail non-figuratif, faisant naître ces volumes. A la recherche de formes organiques qui s'opposent à la matière qui les donne à voir, le sculpteur brouille les pistes, met de l'asymétrie dans la symétrie, du dénivelé dans les lignes droites, non sans reconnaître un goût certain pour la contradiction...
Alessandra Monachesi Ribeiro
Psychanalyste
Présidente de l’association 3C : Calce Culture ContemporaineAu commencement était la matière. Et la matière parut stable et pérenne à l’homme. Et l’homme vit alors qu’elle pouvait néanmoins changer d’état selon son désir. Et l’homme émerveillé découvrit la fusion.
Artiste, Félix Valdelièvre entamera son parcours d’apprentissage de la soudure lors de sa formation de plombier chauffagiste, et ce sont ses ébats amoureux avec le métal qui vont le mener à la sculpture et à l’art contemporain.
Jouer à Dieu face à la matière c’est maîtriser sa transformation, explorer ses possibilités et y découvrir un moyen d’expression pour quelque chose d’autre. Voici où l’artiste et la déité se retrouvent en tant que créateurs du monde. Un monde dans lequel créer implique contraindre les matériaux à assumer une forme spécifique contre laquelle ils peuvent résister. D’où l’affrontement, les ébats, le corps à corps entre l’artiste et la matière qui ne se laisse pas devenir œuvre à moins de pouvoir y laisser aussi sa marque d’inattendu.
Pierre Robinault
Lithographe
Directeur artistique aux Ateliers de la Maison du Roy, à SigeanIl se serait bien gardé de prendre cette affirmation au sérieux lorsqu’il y a quelques années, fort de sa fraîche formation aux techniques de chaudronnerie et sans intention particulière, il se prenait à jouer avec des chutes de métal, proposant des objets mêlant plaisir, curiosité technique, jeu esthétique avec ou sans finalité. Quelque part entre provocation et design avec queue ou sans tête, exprès… interpellant déjà notre regard.
Jusqu’à ce que cette affaire le fasse lever le matin et relever la nuit pour finir un truc, en commencer un autre, essayer, laisser tomber ou pas, parce que ça vient ou pas, obtenant au final le consentement de la matière, le son juste.
Suivant ce chemin, archéologue obstiné sur le chantier de son propre imaginaire, creusant, dépoussiérant, recollant les morceaux ; cherchant sans restriction, acceptant le doute, précisant le geste, la méthode, la réflexion, en quelques années à peine Félix Valdelièvre a extrait de ses multiples champs d’exploration quantité de belles pièces sincères et chargées de promesses.
Il fallait bien s’attendre alors à ce que cette obstination joyeuse le conduise à porter à nos yeux des œuvres uniques de grande qualité.
Aujourd’hui l’expérience offre au sculpteur Félix Valdelièvre plus d’exigence et de maîtrise, le résultat est d’autant plus heureux qu’il n’a rien lâché du plaisir, du jeu et de la recherche espiègle qui l’animent depuis sa première brasure. Le chantier ouvert est riche et vaste, gardons l’œil !
Simone Salgas
Poète et romancière,
auteur anticonformiste et avant-gardisteÉCRIRE POUR FÉLIX
MAÎTRE DE LA MATIÈRE
ET MAÎTRE DE L'ESPACEPremiers regards.
Il ressemble à ses sculptures. Ou vice versa. Grand, raciné comme les arbres vers le ciel. Harmonieux. Ses sculptures, je les ai découvertes au Somail, dans un printemps en attente de l'odeur rude des cyprès, celle enivrante des pins, un printemps vert de belle saison.
Elles avaient la couleur rouillée. Je n'ai trouvé que ce mot. Rouillée. Peu poétique mais assez fascinant. La rouille parle d'éternité. Elles avaient la couleur qu'il avait décidé de leur donner. Elles s'imposaient, sobres, rassurantes pourtant, malgré un équilibre de fildefériste.
Plus je tournais autour, plus mes yeux allaient et venaient, plus mes mains se retenaient de toucher, caresser, provoquer, plus se dévoilait une sorte de fragilité dans ce déséquilibre voulu, un abandon, pourquoi pas une attente, une demande qui émeut.
Rémy Soual
EcrivainFELIX VALDELIEVRE
Déconstruction/reconstructionSculpteur, Felix Valdelièvre travaille la matière pour donner dans un premier temps forme à un bestiaire, piafs et bestioles, déjà dans une recherche d'une épure, et non sans un brin d'humour.
Explorant plus loin, plus ardemment, la quête d'une forme essentielle, ces volumes s'observent comme autant de variations, de déconstructions d'une pièce de forme oblongue qui constitue un élément clé de sa sculpture, conquis à force d'essais, d'expérimentations, pour rejoindre les formes géométriques de la sphère ou du cube. Un élément, comme on pourrait parler des éléments essentiels chers aux penseurs dits présocratiques, en axiome, en vérité première, retrouvée de ce qui pourrait bien être la poétique de sa démarche. Comme si derrière la vie des êtres, dont il a d'abord éclairée la faune amusée, se tramait la forme quintessenciée, sans cesse revisitée, déstructurée/restructurée, de cette vie intacte de l'être, dans un volume érigé en absolu au même titre que les figures géométriques.
Alors être ? force ? objet ? élément ? Il fallait peut-être oser la sculpture monumentale, défi qu'a relevé l'artiste, pour entrevoir comment ce volume s'avère être un peu tout cela à la fois, dans les imposantes dimensions de sa déconstruction/reconstruction...
Jean-Marc Tilké
Galeriste de la Maison du Chevalier à CarcassonneFélix Valdelièvre, tel un titan têtu forge le fer, l'organise dans l'espace par des distorsions harmonieuses, clin d'œil à Tatline, puis caresse le métal formé de ses patines veloutées.